Sélestat Haut-Koenigsbourg avec Laetitia Bléger

Laetitia Bléger, à mes côtés pour la seconde étape consécutive pour me faire découvrir sa région, m’amène jusqu’à Orschwiller, fief du roi des châteaux : le Haut-Koenigsbourg : l’édifice est un véritable symbole. Nous filons ensuite découvrir Sélestat avec notamment sa Bibliothèque Humaniste et ses églises puis l'Illwald. Je rencontre Patrick Unterstock, son métier : calfat, à traduire par fabriquant de barques à fond plat. Patrick entretient un patrimoine et un savoir-faire séculaire.
Sélestat Haut-Koenigsbourg avec Laetitia Bléger

Découvrir Sélestat Haut-Koenigsbourg

Programme complet

La rencontre

Rencontre avec Patrick Unterstock, fabricant de barques à fond plat et « batelier du Ried » au pont de l’Ill à Ehnwihr-Muttersholtz. Il nous emmènera sur l’Ill nous faire découvrir la nature préservée.

L'étape

🚲 48.6 km ↗️ 100 m

Je démarre le périple à Kintzheim avec une vue à 360 degrés sur des paysages bien différents : d’un côté, Sélestat et sa plaine d’Alsace, de l’autre, le massif du Haut-Koenigsbourg, son mythique château et les forteresses vestiges du temps. Nous sommes sur la route des châteaux et des villes fortifiés : le château de Kintzheim, lui, n’abrite plus de chevalier, mais aujourd’hui la volerie des aigles.

Laetitia Bléger, à mes côtés pour la seconde étape consécutive pour me faire découvrir sa région, m’amène jusqu’à Orschwiller, fief du roi des châteaux : le Haut-Koenigsbourg : l’édifice est un véritable symbole, il trône au-dessus des montagnes : son origine date du 12ème siècle, depuis, il a été agrandi, détruit, reconstruit. C’est un haut lieu du tourisme en Alsace, mais on ne peut pas tout faire, avec Laetitia, nous décidons de partir à la découverte du territoire de Sélestat et sa région !

Nous dévalons le piémont au milieu des vignes, contournons le château d’eau, symbole de la ville, pour rejoindre le centre historique de Sélestat : sur un seul et même lieu se côtoie 1000 ans d’histoire : l’église romane siège à côté d’une église gothique, la sublime maison des Pains d’Alsace est voisine d’une maison Renaissance, elle-même adossée à la Bibliothèque Humaniste. Cette bibliothèque a été fondée au 15èmesiècle, lorsque Beatus Rhénanus, éminent humaniste, fait don de sa bibliothèque personnelle à la ville. L’humaniste se définit comme « celui qui cultive les humanités ». Je m’incline devant ces femmes et ces hommes qui ont œuvré pour que les temps évoluent, et pour que l’on puisse, aujourd’hui, vivre des aventures comme celle de 100 km autour de Strasbourg et mettre l’humain au cœur de nos vies.

En sortie de la ville, nous enjambons l’Ill, qui, en plein centre-ville, permet aux passionnés de s’adonner aux descentes en kayak dans de puissants courants !

Laetitia, pétillante et pleine d’énergie, me conduit jusqu’à l’Illwald : cette réserve naturelle régionale compte parmi les plus grandes de France ! A 5 minutes seulement du centre de Sélestat à vélo, nous plongeons dans la forêt rhénane. Les résurgences de la nappe phréatique créent un environnement unique qui permet à la nature de foisonner.

Je n’aurai pas la chance de croiser la route des daims sauvages habitants des lieux, mais ce roulage jusqu’à Muttersholtz est un pur plaisir !

La Rencontre

A notre arrivée, Patrick Unterstock est à l’ouvrage : le terrain où il nous a donné rendez-vous ferait pâlir d’envie tout passionné de bois. Son métier : calfat, à traduire par fabriquant de barques à fond plat. Patrick a grandi au bord de l’Ill. Depuis petit, il regarde ses barques et s’imagine monter à bord et partir à l’aventure. Son destin était tout tracé ! Aujourd’hui, il fabrique une dizaine de barques par an, et quand la nature le permet, il emmène avec lui des personnes désireuses d’en apprendre plus sur la nature qui les entoure. En plus de sa passion pour l’histoire de la région, Patrick est naturaliste : ses heures d’observation, ses recherches et études lui permettent d’expliquer en détail la vie des castors, des ragondins, des oiseaux et des espèces qui vivent autour de l’Ill.

Tout le monde en Alsace a déjà vu ces barques à fond plat : on les voit à Colmar sur la petite Venise ou aux bords des étangs. Mais peu, et moi le premier, savent d’où elles viennent et quelle a été leur importance dans l’histoire Alsacienne. Dès le Moyen-Âge, l’Ill et le Rhin forment les axes majeurs du transport de marchandises : le vin d’Alsace est chargé pour être parfois transporté jusqu’en Scandinavie. Les bateliers sont les « routiers » de l’époque. Pour remonter le courant, on trouvait dans chaque village des hommes qui tractaient de leur seule force les barques sur des chemins de halage.

La révolution industrielle mettra un terme à l’usage de ces barques. Patrick entretient un patrimoine et un savoir-faire séculaire : il part en montagne chercher les bois qu’il lui faut, avec la bonne courbe et le bon angle. Il étanchéifie ses bateaux avec du roseau et enduit la coque d’un goudron végétal de hêtre.

Une fois de plus, j’ai rencontré un véritable passionné, je pourrais l’écouter des heures, mais en Alsace, il y a tellement de choses à découvrir, que la route m’appelle !

Le Ried

La commune de Muttersholtz ne compte que 2000 habitants, mais entretient une véritable dynamique autour de l’environnement : avec sa Maison de la Nature, mais aussi en étant territoire positif en énergie, c’est un territoire engagé. Muttersholtz est même capitale française de la biodiversité.

Nous filons sur les routes à travers les champs inondés. Le spectacle est incroyable, c’est un tableau, une œuvre d’art mouvante de la nature. L’eau stagnante créé une extension des paysages, une beauté en miroir cerclée de nature. Les seules oscillations de l’eau sont créées par les carpes et les cygnes qu’on peut aisément observer.

A Ebersmunter, Laetitia m’indique la plus grande Eglise Abbatiale Baroque d’Alsace : avec ses 3 clochés, les tuiles vernissées rendent l’édifice immanquable dans toute la plaine. Plus loin à Scherwiller, nous longeons les canaux : partout, des sortes de banc sont taillés dans la pierre : Laetitia m’explique qu’il s’agit en fait de lavoirs.

Nous terminons l’étape sous les rayons du soleil couchant sur les ruines du château d’Ortenbourg. Je suis heureux de cette journée avec Laetitia, c’est une belle personne passionnée d’Alsace et le voyage créé des liens indélébiles, je la remercie de m’avoir fait découvrir sa région et d’avoir pu partager avec elle ces 60 km autour de Sélestat !

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