Guebwiller

Départ pour la 9ème étape ! Déjà plus de 400km au compteur, j’en aurai 67 de plus ce soir ! Le territoire de Guebwiller et sa région est un immense terrain de jeu pour cycliste au pied du Grand Ballon : c’est aussi un croisement de plusieurs routes touristiques stratégiques, la route des vins, la route romane et la route des crêtes. Aujourd'hui je rencontre Barnabé, micro-brasseur au cœur de la vallée du Florival. Un passionné comme je les aime ! Espérons que sa potion magique me donne des forcers pour finir cette étape !
Guebwiller

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Programme complet

La rencontre

Rencontre avec Barnabé Stoehr de la brasserie S’Humpaloch, qui brasse ses bières dans sa micro-brasserie de Lautenbach à partir d’ingrédients bio.

L'étape

🚲 64.0 km ↗️ 770 m

Départ pour la 9ème étape ! Déjà plus de 400km au compteur, j’en aurai 67 de plus ce soir ! Le territoire de Guebwiller et sa région est un immense terrain de jeu pour cycliste : c’est aussi un croisement de plusieurs routes touristiques stratégiques, la route des vins, la route romane et la route des crêtes. Le Grand Ballon et ses 1424m d’altitude, point culminant du massif vosgien n’est pas loin.

Pour rejoindre Guebwiller j’emprunte l’EuroVélo 5, véloroute qui relie Londres à Rome ! C’est aussi la vélo-route du vignoble, et pour cause, les vignes sont partout, accrochées à flan de coteaux. Entre les blocs de nuages qui s’accumulent sur la plaine d’Alsace, le soleil fait son apparition et illumine les forêts vosgiennes et ses 50 nuances de vert.

Je grimpe jusqu’à la basilique de Thierenbach : son origine daterait du 8ème siècle, mais l’édifice actuel d’architecture romane date du 18ème siècle. À l’intérieur, c’est un véritable joyau, une œuvre d’art. Chaque pan de mur est décoré, et ceux qui ne le sont pas sont recouverts d’ex-votos, ces offrandes sous forme de peinture ou de dessins qui permettent de remonter l’évolution des pré-occupations de la population suivant les époques. Je ne m’attendais pas à cette plongée dans le temps ni à découvrir cette œuvre architecturale majeure. Et je ne suis loin d’être au bout de mes surprises sur cette étape.

En arrivant sur Guebwiller, j’escalade les pentes du vignoble : la ville aux 3 Eglises abrite aussi 4 grands crus, agrippés à des pentes extrêmement raides allant jusqu’à 60 %. Pour dompter les montagnes, les vignerons ont bâtis 50km de murs de soutènement en grès des Vosges. De là-haut, la vue sur la ville est grandiose : j’aperçois le château du Neuenbourg, mais aussi les anciennes usines textiles. Alors que Mulhouse était surnommée « la Manchester de l’Alsace », Guebwiller, elle, était appelé la « Mulhouse des Vosges ».

Je file direction Murbach. Au fond d’un vallon, ce petit village paisible de 150 habitants abrite un trésor inestimable qui détonne au milieu du hameau : l’Abbaye de Murbach est imposante et verticale ! Elle file vers les cieux comme pour mieux rayonner dans la région. Au Moyen-Âge, elle est très influente au niveau politique, culturel et religieux sur toute la vallée Rhénane. J’ai passé 20 ans de ma vie en Alsace, et je n’avais jamais vu cette Abbaye : une fois de plus, cela me conforte dans l’objectif du projet « 100 km autour » et sa démarche : partir à la découverte de ce qui nous semble pourtant connu.

La Rencontre

En arrivant à Lautenbach, Barnabé Stoehr est sur tous les fronts : dans une ancienne caserne de pompier, il passe d’une installation à une autre pour brasser ses bières artisanales. À seulement 28 ans, il a repris la brasserie fondée par son ancien employeur. Barnabé a le regard du passionné. Il trépigne d’impatience de nous parler de processus de fabrication de ses bières. C’est un acteur de la production et de la consommation locale : ses ingrédients les plus lointains viennent d’Allemagne, à 100km d’ici. 70 % des bouteilles lui sont redéposées par ses clients : il les fait laver pour les réutiliser. Ses clients viennent pour consommer des bières de qualité : elles ne sont pas toujours parfaites ou linéaires, mais elles ont l’âme du brasseur qui y met tout son savoir-faire et sa vision. La bière au foin frais, bière « sour » faite avec du pain ou plusieurs bières aux fruits, le micro-brasseur expérimente en permanence de nouvelles recettes créatives.

La bière est fédératrice, elle est un trait d’union, un moment de convivialité et de partage. Barnabé contribue à conserver ce trait d’union au cœur du village. Avant les années 60 et l’industrialisation de la bière, on trouvait des brasseurs comme on trouvait des boulangeries, dans chaque village. Aujourd’hui, le mouvement est en marche : chaque semaine, 5 nouvelles micro-brasseries s’installent en France. Barnabé est l’exemple qu’il est possible d’en vivre dignement.

Pour finir l’étape

Espérons que la potion magique de Barnabé m’aide à avaler les kilomètres : l’étape du jour est relativement longue. Après le col du Bannstein, je rejoins Oschwihr : le petit village est blotti contre les coteaux, au pied de la colline du Bollenberg. Réputé pour ses vins, la colline bénéficie aussi d’un des plus importants ensoleillements de France. À tel point qu’on y trouve des espèces végétales et animales plus habituées au climat méditerranéen.
Étonnamment, au moment où je grimpe vers la chapelle Sainte-Croix, un énorme nuage tire le rideau sur le soleil, ce qui ne m’empêche pas de rouler jusqu’à Soultzmatt, commune connue pour ses vins mais aussi pour ses sources, et finir les 15km de cette fabuleuse étape

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