Rencontre partenaire Valfleuri à Wittenheim

Ce matin j'ai le sentiment grisant d’avoir pris la route il y a des mois : c’est toute la force d’un beau voyage, celui qui chamboule les repères et redéfinit l’espace et le temps. Mon étape du jour est courte : pour partir à la découverte des pâtes Valfleuri, je m’élance dans une boucle d’une trentaine de kilomètres relativement plate.
Valfleuri

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Programme complet

La rencontre

Rencontre dans un champ de blé puis à l’atelier de fabrication avec Jérôme Marienne, Directeur de Valfleuri. Cette marque de pâte Alsacienne a réussi, en 2019, à recréer une filière de blé dur en Alsace pour garantir un sourcing 100 % Alsacien.

L'étape

🚲 28 km ↗️ 60 m

Déjà la 8ème étape ! J’ai ce sentiment grisant d’avoir pris la route il y a des mois ! C’est toute la force d’un beau voyage, celui qui chamboule les repères et redéfinit l’espace et le temps. Mon étape du jour est courte : pour partir à la découverte des pâtes Valfleuri, je m’élance dans une boucle d’une trentaine de kilomètres relativement plate.

Je file sur les pistes cyclables, le ciel est couvert mais le grand soleil de la veille m’aura permis de partir avec la batterie du vélo solaire totalement pleine.

Tout cycliste connaît ce premier arrêt de la journée, celui qui se fait quelques kilomètres seulement après le départ, pour enlever une couche de vêtement, sortir les lunettes de soleil ou refermer une sacoche mal clipsée. C’est à ce moment précis qu’un vététiste s’arrête en pleine lancée : « Jérôme ! Tu vas chez Valfleuri aujourd’hui ! J’y vais aussi : je suis Matthieu Kuentz ! »

Improbable moment ! Je viens de croiser sur la route du PDG de Valfleuri qui prend quasi tous les jours cette piste cyclable pour aller « au boulot » !

On peut dire que Matthieu arrive à pic : nous allons pouvoir partager quelques kilomètres ensemble et il va me conduire sur le point de RDV fixé par Jean-Michel Habig, l’un des agriculteurs impliqués dans l’ambitieux programme de sourcing local engagé par Valfleuri.

Nous progressons à bonne allure et nous ne sommes plus très loin. Problème : entre nous et Jean-Michel, il y a la rivière, l’Ill : impossible d’emprunter le passage à gué, avec nos vélos, on serait balayé par le courant ! Plus loin, le pont indiqué sur le GPS est en fait une conduite d’eau où les vélos ne passent pas. Sur un voyage, rien ne se passe jamais comme prévu, nous arrivons sur l’exploitation de Jean-Michel avec une 1h30 de retard et 15 km de plus non prévus au programme. Mais ces kilomètres supplémentaires en valaient la peine, et je garde un excellent souvenir de cette escapade en vélo avec Matthieu !

La Rencontre
Au milieu du blé dur déjà bien vert, Jean-Michel Habig, agriculteur céréalier, échange avec Sabine Marienne, sœur de Matthieu, et Jérôme son beau-frère. Valfleuri est une entreprise alsacienne créée il y a près de 100 ans, dans la vallée du Florival par le grand-père de Sabine et Matthieu, créateur de la fameuse recette aux 7 œufs frais le kilo. Depuis petits, ils ont grandi au milieu pâtes ! Leur terrain de jeu : les sacs de semoules de blé qu’ils escaladaient pour y jouer. Dans les années 80, le père et l’oncle prennent tous les risques pour construire une usine moderne et adaptée, à Wittenheim. Face aux géants des pâtes, l’avenir de l’entreprise en dépend. Aujourd’hui, Valfleuri emploie une centaine de personnes et produit 16 000 tonnes par an de pâtes déclinées selon les recettes et les formes.

Sabine, Matthieu et Jérôme poursuivent l’histoire familiale avec cette volonté de donner du sens à leur mission. Leur objectif : encourager l’économie locale et le circuit court. Pour y parvenir, Valfleuri a entamé un travail de fond, en partenariat avec la CAC, Coopérative Agricole de Céréales dont Jean-Michel Habig est le Président dans le Haut-Rhin. Aujourd’hui, 100 % des pâtes alsacienne Valfleuri sont produites à partir de blé dur cultivé en Alsace avec une agriculture raisonnée. Pour Jean-Michel, tout cela est du bon sens : « C’est un véritable pari, c’est un nouveau type de culture dont nous n’avons pas l’habitude en Alsace, mais c’est une fierté de savoir que mon blé sera transformé juste à côté, à seulement 5 km d’ici. Cela permet de valoriser notre travail, de savoir comment notre blé est consommé ».

Pour voir ce blé transformé en pâte, Matthieu m’emmène jusqu’à Wittenheim : au cœur de l’usine, les machines fabriquent sans relâche les différentes formes de pâtes à partir d’œufs frais et de semoule de blé : l’une fait des spaghettis, l’autre des pennes, et la plus impressionnante fabrique les nids au cœur de plusieurs recettes Alsaciennes.

Je suis impressionné par le savoir-faire technique de Matthieu, la vision et l’engagement dans l’économie locale de Sabine et Jérôme. Tous les 3 sont parvenus à faire grandir l’entreprise initiée il y a près de 100 ans. Au quotidien avec leurs salariés, ils prouvent qu’en faisant des choix courageux et en suivant leurs convictions, il est possible d’être une PME de l’agro-alimentaire et d’aller concrètement vers le circuit court.

Je repars avec quelques kilos de pâtes que Sabine me glisse dans les sacoches du vélo : ça tombe bien, demain, je prends le départ d’une grosse étape avec du dénivelé, je sais déjà que ce je prévois au menu ce soir !

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