Rencontre partenaire Confitures Beyer à Pfastatt

Aujourd’hui, je prends le départ d’une étape dite « en boucle » : pour ma rencontre du jour, j’ai prévu de rester dans le secteur de l’Agglomération Mulhousienne, j'ai rendez-vous avec la famille Beyer dans leur atelier de Pfasfatt afin de mettre un visage sur ces confitures que je connais depuis mon enfance.
Confitures Beyer

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Programme complet

La rencontre

Rencontre dans un champ de fraise à Pfasfatt puis à l’atelier de transformation avec Philippe Beyer et son fils Sullivan, tous deux à la tête des confitures BEYER qui s’investissent pour développer le sourcing local quitte à recréer certaines productions fruitières en Alsace.

L'étape

🚲 42.0 km ↗️ 70 m

Aujourd’hui, je prends le départ d’une étape dite « en boucle » : pour ma rencontre du jour, j’ai prévu de rester dans le secteur de l’Agglomération Mulhousienne. Je rejoins rapidement le carreau Rodolphe, vestige gigantesque du passé minier alsacien. C’est à une femme que l’on doit l’essor d’un univers totalement masculin : les mines de potasse. Début du 20ème siècle, Amélie Zurcher a une vision, et pense trouver de la houille dans le sol alsacien. Finalement, elle ne trouvera pas trace de charbon, mais les sondages à son initiative permettent de mettre à jour un immense gisement de potasse, minerai salin servant notamment à fabriquer de l’engrais.
Les vitres cassées n’enlèvent rien à la superbe et au gigantisme du carreau Rodolphe : j’imagine ces hommes partant à la mine, déposés au plus profond des entrailles de la terre pour en arracher ses ressources. Les mines ont marqué l’histoire alsacienne : à leur apogée, plus de 14 000 personnes œuvraient pour exploiter 24 puits. Mon grand-père paternel était d’ailleurs jardinier pour ces mines. C’était le temps du paternalisme : chaque ouvrier avait sa maison, l’école, la salle de spectacle du village, les infrastructures, etc., tout était construit par les mines. Mon père se souvient, gamin, avoir reçu un employé des mines chargés de proposer un nouveau papier peint pour la maison de la cité minière de Staffelfelden dans laquelle il a grandi.
Perdu dans mes pensées sur la route de Pfasfatt, j’imagine la vie dure de ces mineurs, leurs destins communs, leurs vies suspendues à un monstre d’acier les entraînant dans les profondeurs. Un jour c’est sûr, je reviendrai pour rouler à vélo sur la route de la potasse et en apprendre plus sur ce volet de l’histoire alsacienne.

Pour en savoir + sur le circuit à vélo de la route de la potasse : Alsaceavelo.fr

La Rencontre
Philippe Beyer est un homme qu’on n’oublie pas. Généreux, ouvert et à l’écoute, il m’accueille dans son usine de Pfastatt pour m’en dire plus sur ses confitures produites depuis 100 ans par sa famille. C’est un patron « à l’ancienne », qui vit dans sa maison adossée à l’usine, sur le pont de 3h30 du matin à minuit quand il le faut, mais totalement tourné vers la modernité.
Dès 11 ans, il assume clairement qu’il veut devenir « confiturier » et poursuivre l’aventure familiale. Quelques décennies plus tard, il a fait grandir l’entreprise familiale et transmet à ses 3 fils Sullivan, Nicolas et Anthony ce savoir-faire, cette passion et cette excellence des bons produits.
Je le retrouve au milieu d’un champ de fraises planté par la Ferme du Château à Pfastatt : ici, à moins de 800m de l’usine, Philippe s’approvisionne de quelques tonnes de fraises bio qu’il transforme dans ses ateliers. Je le suis dans les champs. Il « caresse » les fraisiers, et en choisit quelques-unes qu’il goûte et imagine déjà en confitures. Car il le sait : pour faire de bonnes confitures, il faut d’abord du bon fruit. On en trouve en Alsace et en France, 50 % de son sourcing est Français dont 30 % Alsacien, mais la production locale ne suffit pas et certaines filières de fruits n’existent tout simplement pas. L’églantine, par exemple, est un best-seller de l’entreprise. Pour sourcer l’églantine en local, Philippe Beyer et ses fils investissent beaucoup dans l’objectif de créer d’ici 2 ans une filière alsacienne. Leur démarche vise aussi la réduction de l’impact carbone de leur production : en investissant dans une unité de congélation à l’usine, ils évitent plusieurs milliers de kilomètres pour stocker et s’alimenter en fruits toute l’année.
Sullivan, 23 ans seulement mais déjà aguerri, a la joie de vivre communicative. Il m’entraîne à le suivre en vélo jusqu’à l’usine. Fièrement, il me fait visiter la production, me présente les salariés par leurs prénoms, certains l’ont vu grandir : ils sont là depuis plusieurs dizaines d’années. Les Beyer mettent la main « à la confiture ». Avec leur « marraine » Delphine, la sœur de Philippe, ils fonctionnent en équipe avec toujours cet objectif de produire des confitures de qualité et de poursuivre l’aventure familiale qui fête cette année ses 100 ans.
En roulant vers Ungersheim pour clore l’étape, je repense à ces tartines beurrées recouverte de confiture d’églantine de chez BEYER dont je me régake depuis tout gamin. J’ai non seulement mis des visages sur ces confitures, mais j’admire la démarche de Philippe et ses fils qui s’investissent pour leur territoire, avec cette volonté de produire la juste quantité qui permet de garantir la qualité. Désormais pour moi, ces confitures auront une âme et le goût de la passion et de la générosité et des BEYER.

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