Le Sundgau

Exceptionnellement, pour découvrir le Sundgau, je m’autorise à dépasser la limite de 100km maximum autour de Strasbourg. Mais le jeu en vaut clairement la chandelle, le Sundgau est une terre unique, à la pointe Sud de l’Alsace, marquée par les premiers contreforts du massif Jurassien. Le dimanche dans le Sundgau, on se retrouve aux bords de plus de 800 étangs, d’origine naturelle ou creusés par l’homme. C’est une spécialité très locale qu’on vient déguster « frite » dans l’huile : la carpe a même sa route touristique : la route de la carpe frite.
Le Sundgau

Découvrir le Sundgau

Programme complet

La rencontre

Rencontre avec Gérard Dessaunet, pêcheur de carpe et Pieter Harens, cuisinier, qui nous font découvrir la spécialité très locale du Sundgau : la carpe frite.

L'étape

🚲 42.0 km ↗️ 160 m

Exceptionnellement, pour découvrir le Sundgau, je m’autorise à dépasser la limite de 100km maximum autour de Strasbourg. Mais le jeu en vaut clairement la chandelle, le Sundgau est une terre unique, à la pointe Sud de l’Alsace, marquée par les premiers contreforts du massif Jurassien.
En quittant Oltingue, je m’engage sur la piste cyclable du Circuit des 3 Pays : cette boucle de 200 km permet de traverser le France, l’Allemagne et la Suisse.
Le ciel menaçant n’entache pas mon plaisir de rouler dans ces paysages vallonnés, empreints de forêts aux verts puissants et de nature profonde. À chaque nouveau relief, de petits hameaux authentiques et préservés ponctuent le trajet, les couleurs de ces maisons à colombage réchauffent les cœurs !

Les Rencontres
Le dimanche dans le Sundgau, on se retrouve aux bords de plus de 800 étangs, d’origine naturelle ou creusés par l’homme. C’est une spécialité très locale que l’on vient déguster « frite » dans l’huile : la carpe a même sa route touristique : la route de la carpe frite.
J’avais envie d’en savoir plus sur cette institution. Alors, j’ai pris rendez-vous avec Gérard Dessaunet, pêcheur Sundgauvien qui m’attend au bord d’un étang proche de Durmenach. À peine arrivé, Cédric, son fils, sort avec des gestes techniques et milllimétrés une belle carpe de 2 kilos ! Le plaisir, c’est d’attraper le poisson qu’il remet à l’eau immédiatement, de passer un moment dans la nature et de se retrouver entre membres de la société de pêche. Une passion et une technique transmise de génération en génération, et un véritable cercle de protecteurs des étangs, qui les entretiennent et veillent à ce que les carpes grandissent dans de bonnes conditions. Je repars sous un véritable déluge, Gérard en me saluant, me souhaite bonne chance et me glisse avec un grand sourire : « tu sais que c’est un superbe temps pour un pêcheur ! ».
Ça l’est un peu moins pour un cycliste ! Et quoique, finalement, bien au sec sous mes vêtements imperméables, j’apprécie de rouler sous cette pluie battante, et découvrir ces paysages comme jamais je n’aurai crû les voir, enivré par ces odeurs de sous-bois humides.
Je traverse Illtal, village formé par 3 villages rues (Oberdorf, Grentzingen et Henflingen) pour rejoindre Hirsingue et son Auberge des 3 Vallées. Car pour bien comprendre cette tradition de la carpe frite, il fallait aller voir côté cuisine. Pieter Harens a bel et bien un accent prononcé, mais pas celui du Sundgau ! Cet Hollandais est véritablement tombé amoureux de la région, au point de tout quitter pour épouser une Alsacienne, ouvrir son restaurant et apprendre de sa belle-mère l’art de la carpe frite. C’est un passionné, il m’entraîne dans sa cuisine : la carpe qu’il découpe avec soin et précision ne sort pas de l’étang, car une fois pêchée, il faut la laisser pendant 2 mois dans l’eau claire pour lui faire oublier ce goût vaseux. Pieter me met à contribution : je prends les darnes pour les saler avant de recouvrir de blé dur d’Alsace. Les gestes sont simples, mais Pieter a toujours le même plaisir « moi ce que j’aime, c’est sentir le produit, la matière ! » Il plonge les darnes préparées dans l’huile à 180 degrés, me glisse « tu vois, je peux être n’importe où dans la cuisine, j’entends les carpes chantées et je sais quand elles sont prêtes ! » Des années qu’il fait ces mêmes gestes tous les jours, et pourtant Pieter a toujours ce plaisir fou à préparer ces plats !
Peut-être aussi parce qu’il sait que la carpe frite est un plat qui se partage, où l’on se retrouve entre amis, en famille pour déguster avec les doigts ce met si simple et pourtant si délicieux !

Pour finir la route
Requinqué par une belle assiette de carpe frite, je reprends le vélo. La pluie a cessé pour me laisser découvrir Hirtzbach, village de caractère reconnu pour son aspect fleuri, aux multiples maisons à colombage. C’est un peu tôt dans la saison, mais je sais qu’en Alsace, on prend soin de sa maison et on prend plaisir à l’embellir. Je file vers Altkirch, capitale du Sundgau, perchée sur son rocher, et part à la découverte des fresques de Street Art qui décorent les ruelles de la ville. Malgré la pluie, cette étape a été fabuleuse. Au contraire, cette pluie est un cadeau : pour la nature mais aussi pour les producteurs que je rencontre pour qui la pluie est une journée de « beau temps » !

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