Mossig et Vignoble

Aujourd’hui, je démarre l’étape par une rencontre avec Georges Goudey, seul fabricant de frênette en Alsace : c’est le "champagne de la forêt", une boisson moyenâgeuse concoctée à partir de plantes et de feuilles de frêne que Georges cherche en forêt. J'ennfourche ensuite mon vélo solaire à la découverte du territoire Mossig et Vignoble : Marlenheim, Wanden , Westhoffen jusqu'au château de Wangenbourg dans le verdoyant massif du Schneeberg !
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Programme complet

La rencontre

Rencontre avec Georges Goudey à Marlenheim, qui produit le champagne de la forêt, la frenette, à partir de la feuille de frêne !

L'étape

🚲 62.9 km ↗️ 900 m

La rencontre

Aujourd’hui, je démarre l’étape par une rencontre avec Georges Goudey, seul fabricant de frênette en Alsace. La frênette, c’est le champagne de la forêt, une boisson moyenâgeuse concoctée à partir de plantes et de feuilles de frêne que Georges cherche en forêt.

Lorsqu’il décide de produire et de commercialiser la frênette, Georges est brasseur dans la plus importante brasserie de la région. Son objectif : produire une boisson très peu énergivore et avec des ingrédients naturels qu’il peut prélever autour de chez lui. La frênette est idéale ! Tout ce dont il a besoin se trouve à proximité et à profusion : des feuilles de frêne, des racines torréfiées de pissenlits pour créer de la chicorée et du houblon qui pousse dans son jardin.

Pour chercher ses feuilles de frêne, mais aussi pour chercher son bois en forêt, Georges compte sur l’aide de son fidèle compagnon de 800 kg, Spirit, un cheval de trait robuste et docile qui peut tracter bien plus que son propre poids. Pour m’en convaincre, Georges me fait grimper sur Spirit, qui visiblement, s’indiffère de mes 70 kg sur son dos bien charpenté !

Georges est un passionné : il a tout prévu pour m’expliquer la fabrication de la frênette, dans la cave de sa maison, là où tout a démarré. Il faut dire que c’était un vrai pari : trouver le bon équilibre de la recette, mais aussi créer une clientèle en leur présentant un produit totalement inconnu. Et surpasser les barrières administratives : pour obtenir l’autorisation de produire sa boisson, il a écrit à François Hollande alors Président, qui a donné l’impulsion nécessaire pour que les administrations débloquent son dossier.

Je goûte cette boisson dont il parle avec passion : le goût est unique et inconnu, mais j’y perçois celui des plantes, c’est frais et désaltérant, idéal pour repartir à vélo.

Georges est une leçon de vie à lui tout seul, et comme souvent, je repars avec le même constat, celui que beaucoup de solutions mises en œuvre aujourd’hui pour produire naturellement, avec peu d’impact tout en donnant du sens à nos vies reposent sur ce qui se pratique depuis des siècles. La frênette, boisson du Moyen-Âge, en est un bel exemple : grâce à elle, Georges a trouvé son équilibre.

L’étape

Me voilà parti dans le centre de Marlenheim : porte d’entrée nord de la route des Vins d’Alsace, c’est aussi un lieu de fête, lorsque du 14 au 15 août, on se déguise pour célébrer le mariage de l’Ami Fritz, personnage emblématique de la région extrait d’un Roman.

Pour me mettre en forme, j’escalade les vignobles pour rejoindre la petite chapelle du Marlenberg, au toit en forme de bulbe, au bout d’un chemin de croix aux autels du 17ème siècle reflet de l’art populaire Alsacien.

La vue sur Marlenheim et la plaine est à couper le souffle, de quoi donner l’énergie d’attaquer cette étape de 60 km et 900 mètres de dénivelé cumulé positif. Je roule jusqu’à Wangen, ancien village médiéval fortifié avec ses deux portes d’entrée imposantes, et rejoins Westhoffen, capitale de la cerise d’Alsace. Ici, on compte plus de cerisiers que d’habitants et surtout, 300 variétés de cerises y sont cultivées ! Bordées d’une lignée d’arbres effilés pointant vers le ciel, les routes me rappellent la Toscane.

Westhoffen, c’est un musée à ciel ouvert : les remparts du 12ème siècle sur lesquels on peut monter sont un bel exemple : de là-haut, je peux voir la ville et ses alentours, mais aussi le Stadealglöckelturm. La légende raconte qu’une riche propriétaire s’est perdue en forêt : elle trouve refuge au village grâce au simple son des cloches. Elle offre alors une cloche en argent : tous les soirs, la cloche sonne à 22h pour faire perdurer la légende. Je n’ai pas le temps d’attendre 22h pour vérifier si la sonne cloche sonne bien, alors je prends la route pour rejoindre Cosswiller : je veux absolument voir l’héliodome. Cette maison est dite solaire, car elle est construite sur la base des mouvements du soleil. Résultat : elle se régule naturellement, avec très peu de besoin énergétique en hiver comme en été. À mon arrivée, son bâtisseur, Eric Wasser, est autant surpris de mon vélo solaire que je suis surpris de sa maison… solaire ! Il me fait visiter ce bijou architectural ouvert sur la nature : un visionnaire, que j’aurais plaisir à écouter des heures ! Le temps d’une pause, il m’explique sa démarche, son cheminement et sa détermination à construire un habitat qui a pour objectif d’utiliser l’énergie naturelle de son environnement.

Je remonte la rivière Mossig au bord d’une route forestière : ce territoire est un coup de cœur ! Autour de moi, des arbres immenses, et des pins qui filent droit vers le ciel. Je ne savais même pas qu’il y avait des pins dans la région !

Et je ne suis pas au bout de mes surprises : le clou du spectacle est devant moi, à mon arrivée à Wangenbourg, je pars à la découverte des ruines du château. La pétillante Marie-Pierre Kastler, directrice de l’Office du Tourisme Mossig et Vignobles, me fait découvrir ce qu’il reste de cette immense forteresse. Elle m’explique comment fonctionnait ce château et me permet de grimper en haut de la tour sauvegarder de 22 mètres de haut. Il y a peu d’endroits où la beauté est partout, à 360 degrés. C’est le cas ici, quelque soit le point de vue, le massif du Schneeberg impose par la force de sa nature et de ses forêts au vert explosif. En repartant, je me surprends à penser que je ne suis qu’à 50 km de Strasbourg : une fois de plus, cette étape est une confirmation, celle qu’il est n’est pas nécessaire d’aller au bout du monde se construire un voyage dont on se souviendra toute sa vie.

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