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Obernai avec Nicolas Rieffel

Aujourd'hui Nicolas Rieffel m'a accompagne à nouveau sur une étape, et c'est chez lui à Obernai et sa région que nous nous retrouvons. Nous parcourons la ville fortifiée de long en en large avant de retrouver Thierry Schwartz, restaurateur et boulanger afin de préparer (et goûter !) un met emblématique de l'Alsace : la bretzel ! Nous terminons l'étape par un détour chez Sébastien Muller pour parler d'un autre pilier de la culture gastronomique alsacienne : le chou et la choucroute !
Obernai avec Nicolas Rieffel

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Programme complet

La rencontre

Nicolas Rieffel, animateur culinaire et ambassadeur de l’Alsace, nous emmène déguster un Bretzel fait maison dans une boulangerie d’Obernai avant de rejoindre Sébastien Muller, choucroutier à Meistratzheim !

L'étape

🚲 50.2 km ↗️ 220 m

À vélo sous le soleil c’est une chose, à vélo sous la pluie, s’en est une autre. Surtout quand la pluie est intense et sans discontinuer. Les deux derniers jours ont été éreintants, et Nicolas Rieffel, animateur culinaire ambassadeur de l’Alsace, parrain du projet depuis ses débuts, le sait parfaitement. Pour lui, il était important que je puisse me ressourcer, mettre le vélo bien au sec et recharger mes batteries personnelles. Alors, il a activé son réseau et m’a dégoté un bon lit dans un hôtel emblématique d’Obernai : l’hôtel du Parc. Emblématique par la qualité de ses chambres, de son restaurant et de sa Stub, mais aussi par son Spa. A vrai dire, ce n’est pas vraiment « mon truc », mais j’avoue que Nicolas a su trouver les mots, et qu’il faut parfois s’accorder un peu de plaisir pour se ressourcer.

Alors, après mes heures de vélo, je me retrouve à barboter dans l’eau du spa comme un gamin. L’effet est immédiat et réparateur, le tout agrémenté d’un succulent dîner servi à la stub, partagé avec Nicolas Rieffel pour préparer le tournage du lendemain, j’ai dormi comme un bébé, prêt à repartir pour une nouvelle étape.

Au réveil, Nicolas, un concentré d’énergie, est déjà prêt à partir. Il veut faire du vélo et a déjà en tête tout ce qu’il veut me montrer sur le territoire d’Obernai et sa région. Il faut dire qu’il connaît bien le secteur, étant un gars du pays.

Nous enfourchons nos montures pour rejoindre le centre historique : sur la place du marché, la vue est sublime, notamment sur le Beffroi, qui servait à l’époque à avertir du danger. Juste à côté, le puit à 6 sauts était à l’époque une marque de richesse de la ville. Je ne sais pas ce que penseraient ses bâtisseurs s’il pouvait voir leur puit aujourd’hui comme étant le lieu le plus photographié pour les « selfies ».

Nous valsons à vélo entre les maisons à colombage : Nicolas m’amène faire le tour des remparts de la ville. Avec leurs 1400 mètres de long et leurs 20 tours, ces remparts sont non seulement un joyau de la ville, mais aussi un formidable endroit pour se balader, notamment à vélo.

Nicolas m’entraîne sur les hauteurs de la ville, au Mont National où se dresse une croix monumentale : elle protège la ville et sa région, mais est aussi un lieu de mémorial fort pour les 130 000 Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans Wehrmacht. Cela a été le cas de nos grands-pères respectifs, l’histoire de ces « malgré-nous » est encrée à jamais dans l’histoire des familles alsaciennes.

La rencontre

À notre arrivée, Thierry est sur tous les fronts : la période est propice aux travaux, mais aussi à l’élaboration de nouvelles recettes. Il n’y a qu’une recette qui ne changera pas : c’est celle de la bretzel, emblème de l’Alsace très cher aux alsaciens ! Victime de son succès, la Bretzel a été industrialisée, mais quelques boulangers font de la résistance et continuent à les faire à la main. Thierry me montre les différentes étapes de la préparation jusqu’à la mise au four. Je mets modestement la main à la pâte et apprends à forger la pâte avant de faire la croix qui permettra de créer la forme mythique de la bretzel. Plusieurs légendes existent autour de la bretzel, mais toutes partent du même objectif : se libérer d’un Seigneur en créant une pâtisserie qui permettrait de voir 3 fois le soleil.

La Bretzel, c’est donc avant tout une histoire de liberté, et c’est peut-être pour ça qu’elle est si chère au cœur des Alsaciens : l’Alsace est une terre chargée d’histoire, chaque Alsacien en défend les traditions et les origines. Dans sa boulangerie, Thierry Schwartz lui aussi défend ces traditions en choisissant de produire ses Bretzel à la main, avec respect et passion. Bien sûr, j’ai pu les goûter à la sortie du four : inutile de préciser que je me suis régalé !

Un peu de jus de choucroute pour finir l’étape

L’estomac rempli d’une (en fait plusieurs) bretzel(s), nous reprenons les pistes cyclables d’Obernai direction Niedernai, le village où Nicolas a grandi. C’est un passionné de la région, il s’intéresse à toutes les anecdotes, les histoires et bien sûr à la gastronomie alsacienne. Exceptionnellement, je n’ai pas une, mais deux rencontres : Nicolas a raison, comment aurais-je pu parcourir l’Alsace sans parler de… choucroute ! Ou plutôt du chou qui permet, après fermentation, de préparer la choucroute.

Nicolas m’amène jusqu’à Meistratzheim rencontrer Sébastien Muller de la choucrouterie Le Pic. C’est un passionné : à tel point qu’il est même devenu Président des Association pour la Valorisation de la Choucroute d’Alsace. Car la choucroute se défend : c’est un plat cher aux Alsaciens, un plat de convivialité, qu’on partage le dimanche en famille. Sébastien me montre les premiers champs de choux plantés : récoltés au mois d’août, ils seront ensuite préparés puis fermentés. Avant de partir, Sébastien tient absolument à me faire goûter quelque chose : il me tend un verre qu’on pourrait prendre pour du pastis. C’est en fait du jus de choucroute. Je goûte perplexe et pourtant : c’est en fait un concentré de choucroute, avec un goût fort et prononcé, qui me plonge immédiatement dans mes souvenirs familiaux et de la bonne choucroute que nous préparait ma grand-mère maternelle.

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