Rosheim Mont Sainte-Odile

Je démarre l’étape à Rosenwiller, sur les hauteurs, avec tout en une seule et même vue : la plaine, les vignes, la forêt, les villages d’Alsace et les Vosges. Un concentré d’Alsace ! J'emprunte ensuite le voie verte Porte Bonheur pour ce soir grimper le Mont Saint Odile. Pour ma rencontre du jour, j'ai rendez-vous avec Jean-Charles Spindler, à la tête d'un atelier de marqueterie à Saint-Léonard.
Rosheim Mont Sainte-Odile

Découvrir Rosheim Mont Sainte-Odile

Programme complet

La rencontre

Rencontre avec Jean-Charles Spindler, marqueteur à Saint-Leonard, métier rare, qui consiste à réaliser des oeuvres d’art à partir de placage de plusieurs types de bois différents.

L'étape

🚲 35.8 km ↗️ 680 m

Je démarre l’étape à Rosenwiller, sur les hauteurs, avec tout en une seule et même vue : la plaine, les vignes, la forêt, les villages d’Alsace et les Vosges. Un concentré d’Alsace !

Je file à travers les vignes jusqu’à Rosheim, ville située sur la route des vins et la route Romane. Justement, l’Eglise du 12ème siècle est un parfait exemple de l’époque Romane, avec ses gargouilles si particulières. Plus loin, la maison Romane, plus ancienne maison en pierre d’Alsace datant de 1154, est un vestige de près de 9 siècles.

Je file rejoindre la voie verte Porte Bonheur : inaugurée en 2019, cet itinéraire de 11 km fait le bonheur des cyclistes sur le chemin des carrières, ancienne voie ferrée dont on aperçoit encore les vestiges entre Rosheim et Saint-Nabor, au pied du Mont Sainte-Odile.

Sur cette voie verte, plusieurs œuvres d’art complètent des vues somptueuses entre prairies, forêts et massif vosgien.

Au bout (ou au départ) de la voie verte, un belvédère tout d’acier permet de grimper pour s’offrir une vue qu’aucun écran ne pourra jamais reproduire : je contemple l’Alsace, mon Alsace, notre Alsace, cette terre si forte qui ne cesse de se réinventer tout en s’attachant à son histoire.

La Rencontre

La marqueterie de Jean-Charles Spindler est installée dans l’enceinte de l’ancienne abbaye bénédictine de Saint-Léonard. Déjà à mon arrivée, je suis impressionné par la beauté des bâtiments d’une autre époque, et de cette verrière qui donne sur les ateliers. À l’intérieur, l’équipe de Jean-Marc Spindler cisaille, découpe, colle, ponce avec une précision chirurgicale.

La marqueterie consiste à créer des œuvres d’art à partir d’essences de bois : c’est une sorte de puzzle où l’on créé chaque pièce avec des lambeaux de bois de 1 millimètre. Il faut le croire pour le voir : je ne connaissais pas la marqueterie avant de rencontrer Jean-Charles, et pourtant, c’est un savoir-faire impressionnant. Le résultat est incroyable, on distingue à peine les assemblages de bois qui créent des paysages ou des œuvres abstraites.

Au départ, la marqueterie sert à décorer le meuble : mais le grand père de Jean-Charles Spindler prend un virage et en fait des œuvres à part. Les pièces deviennent des « Spindler » très recherchées d’abord en Alsace, aujourd’hui dans le monde entier. Il faut 10 ans de pratique pour devenir un bon marqueteur. Certaines pièces de plusieurs mètres de haut nécessite une année de travail pour 3 personnes et plus de 7000 pièces dans une déclinaison d’une centaine d’essences différentes.

A 73 ans, Jean-Charles ne s’arrête pas : c’est un créateur. Ses œuvres, il va d’abord les dessiner encore et encore. Puis il confie l’assemblage à ses équipes, mais c’est bien lui qui choisit chaque essence de bois utilisée.

J’ai adoré ce personnage, plein d’énergie, animé par cette dynamique créatrice et cette passion de la matière, du bois, qui lui permet de donner toute l’âme et la beauté de ces pièces uniques.

Ascension du Mont Sainte-Odile

Pour finir l’étape en beauté, je décide de grimper au Mont Sainte-Odile. Sainte-Odile est la patronne des Alsaciens. Elle retrouve la vue grâce à un miracle, Odile d’ailleurs signifie « Lumières de Dieu ».

Plus tard, elle fondera un monastère et se consacre à aider les pauvres et les malades, soit au Mont située à 767 mètres, soit à l’abbaye Niedermünster, le « monastère d’en bas ». Je suis venu au Mont Sainte-Odile encore tout gamin. Revenir sur ces lieux est un moment chargé d’émotions, mais aussi empreint de spiritualité et de sérénité. C’est un lieu unique, l’un des plus visités d’Alsace : on y vient soit pour le pèlerinage, c’est d’ailleurs sur le chemin de Compostelle, soit pour profiter du lieu unique et de ce bol de nature avec une vue imprenable.

Plus bas coule la source de Sainte-Odile : on vient remplir ses bidons de cette eau miraculeuse.

Au moment pile où je décide de prendre la route pour finir mon étape, il se met à pleuvoir une pluie fine et douce. J’aime à croire que c’est un petit signe de Sainte-Odile, qui de là-haut, veille sur l’Alsace.

Les meilleures photos